La ministre de la Santé, Geneviève Darrieussecq, a annoncé une réduction de 5 % du remboursement des médicaments et des consultations médicales dès 2025, dans le cadre du projet de budget de la Sécurité sociale. Cette décision, justifiée par la nécessité de réduire le déficit public, suscite de vives réactions.
Actuellement, les médicaments remboursés par la Sécurité sociale sont pris en charge à des taux variant selon leur utilité thérapeutique (65 %, 30 % ou 15 %). Avec la réforme, ces taux diminueront de manière proportionnelle, transférant une charge financière accrue aux complémentaires santé. Par exemple, pour un médicament à 10 €, le reste à charge pourrait augmenter d’environ 50 centimes.
Mais l’impact ne s’arrête pas là. Trois millions de Français n’ont pas de complémentaire santé, et les tarifs des mutuelles, déjà sous pression, risquent de grimper. Résultat : les populations les plus précaires pourraient être davantage confrontées à des refus de soins. Une étude récente indique que 11 % des Français renoncent déjà à se soigner faute de moyens.
La réforme touche également les consultations médicales. En 2025, sur une visite facturée 30 €, la Sécurité sociale remboursera 17,50 € au lieu de 19 €, augmentant le coût pour le patient ou sa mutuelle.
Face à ces mesures, les professionnels de santé et associations d’usagers alertent sur les risques de dégradation de l’accès aux soins et de surcharge des hôpitaux. Si le gouvernement vise 5 milliards d’euros d’économies, cette réforme pourrait bien coûter cher à la santé des Français.