
Le transport sanitaire est au cœur d’une vive contestation. À partir d’octobre 2025, une réforme de l’Assurance maladie prévoit une refonte complète du mode de rémunération des taxis conventionnés. Objectif affiché : rationaliser les dépenses et freiner la hausse des remboursements, estimée à plus de 3 milliards d’euros par an.
La nouvelle grille tarifaire instaurera un tarif unique par département, remplaçant un système jugé trop complexe. Les chauffeurs ne seront plus indemnisés pour les trajets à vide et seront incités à mutualiser les transports. Ces mesures visent plus d’efficacité, mais pourraient entraîner jusqu’à 40 % de perte de revenus pour certains professionnels, notamment en zones rurales où le transport de malades représente parfois leur seule source d’activité.
Face à ce bouleversement, les 40 000 taxis concernés montent au créneau. Lundi 19 mai, des opérations escargots ont été organisées partout en France : Paris, Marseille, Perpignan ou Rouen ont vu leur circulation perturbée. Pour ces professionnels, il ne s’agit pas seulement d’une question financière, mais d’une remise en cause de leur rôle dans l’accès aux soins, notamment pour les patients isolés.
Si le gouvernement espère économiser 300 millions d’euros en deux ans, cette réforme soulève une problématique sociale de fond : comment concilier réduction des coûts et maintien d’un service public de proximité pour les patients les plus fragiles ?