
Dans un contexte économique tendu, marqué par une inflation persistante et une baisse du pouvoir d’achat, un nombre croissant d’assurés préfèrent taire certains sinistres plutôt que d’en alerter leur compagnie d’assurance. Selon une étude récente, près de 30 % des Français ont déjà renoncé à faire une déclaration, principalement par crainte de voir leur prime d’assurance augmenter.
Cette tendance concerne en grande partie des dommages considérés comme mineurs, aussi bien en auto (rétroviseur cassé, accrochage léger, impact de gravillon) qu’en habitation (panne d’électroménager, infiltration d’eau). Pour beaucoup, le jeu n’en vaudrait pas la chandelle : mieux vaut payer soi-même un petit dégât que risquer une hausse de cotisation, surtout si le montant des réparations est proche du montant de la franchise.
`Mais cette stratégie, motivée par un souci d’économie immédiate, peut s’avérer risquée à long terme. Un dégât sous-estimé aujourd’hui peut entraîner des réparations lourdes demain — sans possibilité de prise en charge par l’assurance si aucun sinistre n’a été déclaré. Par exemple, une simple infiltration d’eau non déclarée peut provoquer des moisissures et des problèmes structurels coûteux. En outre, l’accumulation de non-déclarations affaiblit le principe même de la mutualisation, fondement du système assurantiel français. Ce principe repose sur le partage des risques entre tous les assurés : si un trop grand nombre de sinistres ne sont pas déclarés, cela peut déséquilibrer le système et entraîner une hausse généralisée des primes.
Au-delà de l’impact tarifaire, les démarches perçues comme longues et complexes freinent également les déclarations. Remplir des formulaires, fournir des justificatifs, attendre l’expertise… peuvent être des étapes décourageantes pour certains assurés. Pourtant, des solutions existent pour simplifier ces démarches : certains assureurs proposent aujourd’hui des services digitalisés, plus simples et plus rapides, permettant de déclarer un sinistre en quelques clics depuis son smartphone. De plus, la comparaison régulière des offres d’assurance reste l’un des meilleurs moyens de faire baisser sa prime sans rogner sur sa couverture. Il est important de vérifier que les garanties proposées correspondent bien à ses besoins et que le montant de la franchise est adapté à sa situation.
En somme, déclarer un sinistre n’est pas qu’un simple réflexe administratif : c’est une garantie de protection sur le long terme et un acte de solidarité envers l’ensemble des assurés. Une décision à ne pas prendre à la légère, qui mérite de peser le pour et le contre en prenant en compte tous les risques encourus.